Private/Public

 


 

[1965]  Estes Kefauver,  In a Few Hands. Monoply power in America, Penguin, Harmondsworth, 1966

-  "Dr. Gardiner Means told the Subcommittee [Hearings on Administered Prices, Part 9, p. 4773]  : 'The first step is to get rid of the idea that the big corporations are 'private enterprise'. Just what is private about an enterprise that organizes a quarter of a million workers into a great productive unit using the capital of more than a quarter of a million stockholders and serving millions of ultimate customers? Is it any more private than, say, the government of New York State?'." (p. 211)

 

[1981]  Pierre Rosanvallon,  La crise de l'État-providence, Éditions du Seuil, Paris, 1992

-  "Le débat contemporain sur l'État-providence est enfermé dans l'alternative étatisation/privatisation." "Il est urgent ... de sortir de cette alternative étatisation/privatisation. Comment? Essentiellement en redéfinissant les frontières et les rapports entre l'État et la société. La question centrale que pose la crise de l'État-providence est en effet d'ordre sociologique et politique. Et raisonner uniquement dans les termes étatisation/privatisation revient à l'occulter en la réduisant en définitive à sa seule dimension financière. Le 'qui doit payer les services collectifs?' fait oublier le 'qu'est-ce-qu'un service collectif?'."
"Ce qu'il faut faire sortir de nos têtes, c'est l'idée que service collectif= État = non marchand = égalité  et que  service privé = marché = profit = inégalité. L'avenir de l'État-providence passe par la définition d'une nouvelle combinatoire de ces différents éléments. Il s'agit de substituer à une logique univoque de l'étatisation une triple dynamique articulée de la socialisation, de la décentralisation et de l'autonomisation.
Débureaucratiser et rationaliser la gestion des grands équipements et fonctions collectives : c'est la voie d'une socialisation plus souple.
Remodeler et aménager certains services publics pour les rendre plus proche des utilisateurs : c'est la voie de la décentralisation.  Elle vise à accroître les tâches et les responsabilités des collectivités locales dans les domaines sociaux et culturels.
Transférer à des collectivités non publiques (associations, fondations, groupement divers) des tâches de service public : c'est la voie de l'autonomisation." (pp. 109-112)

-  "...[est] nécessaire le dépassement de l'État-providence comme forme unique d'expression et de réalisation de la solidarité collective. Ce n'est qu'à ce prix qu'il sera possible d'en finir avec la coûteuse confusion entre le public et l'étatique." (p. 117)

-  "Dans une perspective pratique, il devrait par exemple être possible de reconnaître un droit de substituabilité du social à l'étatique dans le domaine de certains services collectifs (en matière de garde d'enfants par exemple). Cela signifie que, lorsque des individus se regroupent pour se rendre à eux-mêmes un 'service public' ordinairement fourni par une institution spécialisée, l'État reconnaît, sous forme de déduction fiscale notamment, que leur initiative 'privée' remplit une fonction d'essence 'publique'. La seule façon de réduire de manière non régressive la demande d'État consiste à favoriser la multiplication de ces auto-services collectifs ou service publics ponctuels d'initiative locale." (pp. 117-118)

 

[1990]  Alvin Toffler,  Powershift. Knowledge, wealth, and violence at the edge of the 21st century, Bantam books, London, 1991

-  "For more than a century, socialist and defenders of capitalism waged bitter war over public versus private property. Large numbers of men and women literally laid down their lives over this issue. What neither side imagined was a new wealth-creation system that would make virtually all their arguments obsolete.
Yet this is exactly what happened. For the most important form of property is now intangible. It is super-symbolic. It is knowledge. The same knowledge can be used by many people simultaneously to create wealth and to produce still more knowledge. And unlike factories and fields, knowledge is, for all intents, inexhaustible." (pp. 418-419)

 

[1999]  Louis Bériot,  Abus de Bien Public. Enquête sur les milliards gaspillés par l'Etat. Les chiffres, les preuves, les responsables, Plon, Paris, 1999

-  "Quelles sont les actions de service publique que l'Etat a menées depuis cinquante ans qui sont exemplaires et que les citoyens n'auraient pu faire?" (p. 20)

-  "Le service public à la française n'est qu'une fiction. Il n'est que le bras de l'Etat pour faire accomplir ses besognes, non pas au service des clients ou des citoyens mais en assujettissant les individus aux objectifs, aux ordres et aux privilèges de ceux qui le dirigent." (p. 21)

-  "Ainsi la plus haut autorité de la République avoue-t-elle que l'Etat va à l'encontre du bien public. C'est bien reconnaître que l'Etat et le bien public peuvent être antinomiques. Le bien public transcende toute organisation sociale et politique, et il décrit les conditions dans lesquelles peuvent être assurés le bonheur, la générosité, la solidarité, la sécurité, la justice, auxquels aspirent le membres d'une communauté. L'Etat, machine à concentrer le pouvoir et à confisquer  les richesses, n'est jamais parvenu dans l'Histoire à assurer ces exigences fondamentales." (p. 52)